Projet de cartographie des canaux historiques Welland

Cartographie des canaux historiques une écluse à la fois!

Article de Colleen Beard, Brock University Maps, Data & GIS Library

Inspiré par la riche collection de cartes locales et de photos historiques du canal Welland, ce projet (HWCMP – aussi disponible via Geohist Portal) illustre une approche SIGH pour reconstruire le passé qui captive le public de la région. Simplement parce qu’il raconte des histoires incroyables!

Récemment, j’ai réalisé que le succès d’un projet SIGH ne doit pas être mesuré par le nombre de publications qu’il génère, mais par la façon dont il éduque et rejoint un large public. Après un certain nombre de présentations publiques montrant l’application web HWCMP et racontant des histoires, voici ce que les participants ont à dire…

« [traduction] C’était une présentation fascinante qui m’a donné envie d’en savoir plus ».
(Personnel de la bibliothèque Brock)

« [Traduction] La présentation de Colleen était géniale. La pièce était pleine à craquer et après avoir parlé pendant une heure, la femme à côté de moi a dit que Colleen pourrait parler pendant une autre heure. C’était intéressant à ce point. Travail incroyable!!! »
(Publié sur la page FB Friends of the Welland Canals, 26 oct. 2017)

Bien qu’il existe de nombreuses approches de la recherche SIG historique, celle-ci combine les technologies cartographiques actuelles avec des cartes historiques, des photos aériennes et des images pour reconstruire les trois canaux historiques tels qu’ils apparaîtraient dans le paysage actuel. Bien qu’il existe de nombreux livres, cartes et sites web qui documentent les canaux historiques, il y en a peu qui représentent la cartographie historique des canaux avec les détails qu’elle mérite. De nombreuses technologies de la suite de produits ArcGIS disponibles via licence de site éducatif Esri ont été utilisées : ArcMap Desktop, Collector for ArcGIS, ArcGIS Pro, ArcGIS online (AGOL), Web AppBuilder pour ArcGIS et Esri Story Maps.

Beard Overlaymap

D’abord construit en 1829, le canal Welland a permis aux navires de contourner les chutes Niagara – une hauteur de 100 mètres (325 pieds) entre le lac Ontario et le lac Érié. Aucun autre canal au monde n’a franchi une pente aussi abrupte que l’escarpement du Niagara pour transporter des navires. Pourtant, son histoire est peu connue. À l’aide de procédés SIGH, les trois canaux du 19e siècle à St-Catharines et à Thorold, en Ontario – le premier (1829), le second (1845) et le troisième (1887-1932) – ont été recréés numériquement pour se superposer au paysage actuel. (L’actuel et quatrième canal Welland est bien documenté et n’est pas encore de l’histoire!). Bien que la plupart des structures historiques aient été détruites au bulldozer ou laissées en ruine, beaucoup de vestiges du deuxième et troisième canal ont survécu d’une manière ou d’une autre (si vous savez où les trouver).

S’appuyant sur le projet Google Earth des canaux Welland d’il y a plusieurs années, les routes des canaux et des écluses ne sont plus de simples lignes et points sur une carte. La numérisation à l’écran à grande échelle à l’aide des processus ArcMap a permis une représentation précise des canaux historiques – y compris chaque route, écluse, borne, réservoir, déversoir, pont, tunnel, jetée et caniveau! La base de données spatiale est unique avec des détails jamais créés auparavant. Il offre une base solide pour la construction d’autres bases de données spatiales, telles que l’activité industrielle d’époque, les réseaux routiers historiques, la végétation et d’autres changements du paysage. Les données ont été récemment utilisées par un étudiant en archéologie, David Connely, pour créer une proposition de repositionnement des écluses historiques et des environs en utilisant des modèles 3D : Re-Engaging the Welland Canals.

Construire le HWCMP
L’un des objectifs du projet était d’inventorier tous les vestiges visibles des trois canaux et d’évaluer leur intégrité structurelle et leur facilité d’accès. Bien sûr, cela a exigé une vaste reconnaissance sur le terrain. Une carte disponible ici illustre les différentes expéditions, soit à pied, à vélo ou en bateau, couvrant environ 80 kilomètres. Collector pour ArcGIS a été utilisé sur un iPhone 6 Plus pour inventorier et capturer les emplacements des vestiges du canal. Des photos et des vidéos ont également recueilli et ont servi ultérieurement pour évaluer avec précision l’état structurel des vestiges. L’importance de la conception d’une base de données spatiale avec Collector ne peut être sous-estimée et s’est avérée très pratique pour documenter l’inventaire des vestiges du canal. Prédéterminer les classes d’objets a permis de catégoriser les vestiges au moment qu’elles étaient localisées sur le terrain. Ceux-ci sont énumérés dans la légende de l’application web en tant que « Features Inventory » :

Beard Features legendUn champ facultatif a été inclus dans la base de données spatiale pour entrer de brèves descriptions de texte. Cependant, pendant une randonnée dans des températures sous zéro, peu de texte y était inscrit. Beaucoup de ces descriptions ont été ajoutées plus tard dans AGOL et sont incluses dans la boîte pop-up avec chaque fonctionnalité. Les pièces jointes (photos et vidéos) ont été très importantes pour cette évaluation. Plus tard, celles-ci seront déposées dans le dépôt de documents historique numérique de l’Université Brock (Brock Digital Repository), surtout pour fournir une adresse durable pour inclure des hyperliens dans le projet AGOL.

Une cartographie préliminaire des routes d’accès et des écluses historiques s’est également révélée utile lors des expéditions. Ces données ont été incluses dans la carte utilisée avec Collector. Lorsque j’étais sur le terrain, j’ai pu déterminer avec le téléphone si je me rapprochais d’une écluse ou d’un autre vestige qui n’était pas clairement visible sur le terrain. Si des vestiges étaient découverts, leur emplacement était enregistré dans Collector permettant ainsi de cartographier avec précision l’objet. Ceci était particulièrement utile pour les écluses et les déversoirs où les gravats de pierre et de béton étaient évidents, mais que la structure se détériorait. Les options de moyenne GPS ou GPS de haute précision n’ont pas été utilisées. La précision de Collector était au mieux de 3 à 5 mètres, et pour y parvenir, il fallait de la patience pendant que l’iPhone reconfigurait à l’emplacement zoomé. Mais c’était suffisant pour répondre à notre objectif!

Lorsque les données vectorielles ont été créées dans ArcMap, les classes d’objets ont été conçues pour les éléments suivants :

Beard Locks legend

Les attributs pour les classes d’objets « Écluse » (Lock) et « Déversoir » (Weir) “ incluait: la visibilité, la condition, l’accessibilité et une description détaillée avec des photos – tout est inclus dans la fenêtre contextuelle personnalisée lorsqu’une catégorie est sélectionnée dans la carte. L’application web permet à l’utilisateur d’interagir avec lieux de passage des canaux historiques, de sélectionner ses caractéristiques et de voir des photos modernes de son état actuel. Des photos historiques sont également disponibles dans les tableaux de classes d’objets et dans certains des pop-up (les points Collector) qui fournissent une comparaison « d’hier et d’aujourd’hui » des paysages des canaux. Certains sont très surprenants, comme la vallée du canal à travers le centre-ville de St-Catharines (ci-dessous) où le paisible méandre des eaux du premier et du deuxième canal a été remplacé par des stationnements, des arénas et une grande autoroute. C’est dommage! Mais c’est un rappel de la raison pour laquelle nous nous engageons dans la recherche SIGH en premier lieu.

Beard Scene side by side

Les données vectorielles de HWCMP sont actuellement disponibles en tant que données ouvertes dans AGOL. Il est également prévu de rendre les données accessibles dans plusieurs portails, y compris le dépôt numérique de l’Université Brock, Scholars GeoPortal et le Niagara Open Data portal. L’une des difficultés est d’établir un référentiel approprié pour la préservation des données, une question dont l’étude se poursuit.

À propos des histoires incroyables!
TÀ ce jour, le projet a été présenté à la Historical Society of St.Catharines, au personnel de la bibliothèque de l’Université Brock des dates de conférences sont prévues pour St. Catharines Public Library, Brock Geography Masters speaker series, le St. Catharines professional business retirees et Carto 2018. Un public qui reste à joindre est les élèves et les écoles primaires et secondaires.

La discussion HWCMP est populaire dans la communauté en raison des histoires qu’elle raconte. L’une est l’histoire de la tentative d’attentat terroriste visant à faire sauter l’écluse 24 du troisième canal en 1900 – où le petit-fils du condamné est entré en contact avec moi, en raison de l’exposition du HWCMP sur le web.

D’autres sont des histoires sur la cartographie des vestiges du canal, la découverte des restes de vieux tunnels enfouis et de fournir des comparaisons d’images qui remontent dans le temps. Les comparaisons de photos sont un facteur « wow » pour visualiser le changement dans le paysage. S’il y a une histoire fascinante à raconter, cela va saisir l’audience.

Colleen Beard, Brock University
cbeard@brocku.ca

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