Projet pilote de cartographie web des marchands de Montréal vers 1880

Liens rapides:
Carte web de démonstration utilisant un logiciel à code ouvert (Carto.com):
Annuaires Lovell de Montréal 1880-81 carte de base
https://canadian-hgis.carto.com/builder/70212344-415a-11e7-9fef-0e3ff518bd15/embed 
Carte finale des marchés et des maisons des marchands de Montréal – avec widget
https://canadian-hgis.carto.com/builder/a20b5b37-52ed-417b-b6fa-f73d618d6fcd/embed
Cartes web de démonstration ArcGIS Online:
Annuaire Lovell de Montréal en 1880 application web de base : Couches d’origine et carte de base ArcGIS.
Marchés et maisons des marchands de Montréal vers 1880 avec filtres
http://hgisportal.esri.ca/portal/apps/MapAndAppGallery/index.html?appid=f081eb9a363c46caa37c77d132def423

Pour des documents détaillés sur le développement des projets pilotes, voir les liens à la fin de cet article.

Montréal, l’avenir du passé (MAP) est un projet qui a marqué l’histoire canadienne des SIG historiques canadiens. Les professeurs Sherry Olson, Robert Sweeny et leurs collaborateurs de l’Université McGill ont recensé, cartographié et analysé plusieurs ensembles de données fondamentales pour comprendre le contexte de l’histoire urbaine de Montréal au XIXe siècle : le tissu urbain incluant les types de bâtiments tirés des cartes historiques de 1825, 1846 et 1880, les données démographiques d’un certain nombre de recensements, des informations à propos des résidents et des entreprises provenant d’annuaires. Leur site web, basé à l’Université Memorial, explique en détail ces données et les diverses applications mises à disposition des chercheurs et des étudiants. (http://www.mun.ca/mapm/)

Cependant, dans le cadre de la discussion ouverte à notre réunion du projet Geohistory/Géohistoire en août 2016, notre collaborateur Robert Sweeny a exprimé sa déception (si je peux paraphraser) de ce qu’on pourrait appeler la promesse ratée de la cartographie en ligne. La cartographie interactive et les outils SIG ne devraient pas limiter les utilisateurs aux résultats de recherches préalablement orientées, comme les cartes imprimées ont pu le faire. Ces outils devraient permettre une exploration active des données SIG historiques, comme poser des questions nouvelles ou imprévues, établir des relations spatiales nouvelles ou imprévues, en bref, permettre à l’utilisateur d’utiliser des outils SIG pour explorer et analyser des données dans un environnement en ligne.

De nombreuses voix dans le public se sont levées pour assurer Robert que les applications et outils SIG en ligne étaient en cours de développement à ce moment-là et qu’elles permettraient bientôt le type d’enquête qu’il prévoyait et attendait. Comme prévu, ces outils ont émergé au cours des deux dernières années, à la fois dans la communauté utilisant les logiciels libres (open source) et dans le monde d’ArcGIS Online. Robert était peut-être un peu sceptique, mais il restait prêt à être convaincu. Ainsi, lors de la recherche de projets pilotes de cartographie web pour notre partenariat à la fin 2016, nous lui avons posé une question : trouverait-il un scénario pour prouver que les outils SIG en ligne avaient atteint leur maturité? Que les élèves de sa classe, qui avaient toujours eu besoin de logiciels SIG complets, pouvaient maintenant utiliser un navigateur web?

WRobert a répondu avec un « [traduction] scénario pour les marchés basé sur l’application QGIS de MAP créée à partir des annuaires Lovell » qui figure en annexe 1 dans les documents de développement disponibles via les liens ci-dessous. Pour citer une section pertinente :
« [traduction] comme dans de nombreuses régions du monde, les Montréalais du 19e siècle achetaient la majeure partie de leur nourriture dans les marchés… D’ouest en est, Saint-Gabriel, Saint-Antoine, Sainte-Anne, Saint-Laurent, Saint James et Papineau avaient leur propre marché, alors que le Marché Bonsecours, sur la rue Saint-Paul, servait de marché principal. Dans les annuaires Lovell, il était fréquent que les personnes qui louaient des étalages sur les marchés de détails indiquent également leur adresse domiciliaire. Dans cet exercice, nous comparerons cette information résidentielle avec d’autres variables pour évaluer le caractère de ces différents marchés. »

Les « autres variables » du scénario Robert sont les professions. Il a décrit une méthode utilisant QGIS pour établir des liens entre les lieux de travail des marchands et leurs emplacements résidentiels (ainsi que ceux qui pourraient être déterminés). Il a ensuite suggéré que le type d’occupation pourrait illustrer différentes tendances par rapport au type d’habitation ou à la distance entre le marché et le domicile des marchands. Identifier ces emplacements et dessiner les lignes de liaison entre eux ouvre de nombreuses possibilités d’analyse.

C’est ce que nous avons tenté de faire, en utilisant d’abord Carto, un logiciel libre et gratuit (open source), puis en utilisant ArcGIS Online. Les cartes finales qui illustrent l’emplacement des maisons et des lieux de travail des marchands se ressemblent beaucoup (comme on pourrait l’espérer!). Les vues par défaut sont illustrées ci-dessous : la carte Carto montrant toutes les catégories professionnelles, la carte ArcGIS Online montrant les symboles et les lignes pour les bouchers seulement.

Carto user view showing ALL vendors and connections

Vue utilisateur Carto montrant TOUS les marchands et toutes les liaisons

ArcGIS Online App filtered to show points and connections only for "Butchers"

Application ArcGIS Online filtrée pour afficher les points et les liaisons pour les bouchers.

Remarque: Contrairement à nos autres projets pilotes, qui mettent l’accent sur la fonctionnalité et la personnalisation du codage pour la conception et la présentation des cartes, ce projet vise avant tout à permettre à l’utilisateur d’analyser et d’explorer les données de manière interactive. Par conséquent, plutôt qu’une présentation du code requis pour produire une carte web finale, notre documentation détaillée consiste en un processus étape par étape pour utiliser les derniers outils en ligne de Carto.com et d’ArcGIS Online (à la mi-2017) pour atteindre les objectifs de l’exercice.

Il y a des similitudes et des différences dans la façon dont les deux ensembles d’outils traitent les opérations et les produits finaux sont certainement distincts. Cependant, il y a plus de similitudes que de différences – ce qui suscite un débat intriguant entre beaucoup de personnes faisant de la cartographie web : qui suit qui? Nous n’avons pas l’espace pour explorer cette question ici, mais n’hésitez pas à publier vos propres commentaires ci-dessous.

Certaines des similitudes sont superficielles. Par exemple, les outils pour réaliser ces produits sont des ajouts assez récents à leurs boîtes à outils en ligne. Les deux suites de logiciels les rassemblent dans ce qu’ils appellent tous les deux des outils « d’analyse ». Leurs interfaces d’édition sont similaires, comme illustrées ci-dessous. Carto utilise un outil « Analysis » de Carto Builder appelé « Connect with Lines », pour créer des liens entre les points. ArcGIS Online utilise un outils « Analysis » nommé « Connect Origins and Destinations » pour obtenir un résultat similaire. Cependant l’outils AGOL est en fait construit pour faire l’analyse de réseau et des itinéraires, et a des applications potentielles beaucoup plus sophistiquées, alors que l’outil Carto se limite à faire des liens en ligne droite entre des points.Table Connect with lines AGOL and Carto

Malgré les limites relatives de l’outil Carto, il permet d’atteindre les objectifs de ce projet. De plus, sa simplicité le rend plus facile à utiliser et plus tolérant face au manque de données que l’outil AGOL. Par exemple, l’ensemble de données issu de l’annuaire Lovell de Montréal s’est avéré avoir plus de lieux de travail que de lieux d’habitations – tous les lieux de marchés n’avaient pas toujours de lieux d’habitation correspondants. De plus, certains lieux de travail avaient beaucoup plus d’un emplacement « habitation » associé à eux. L’outil Carto a passé outre ces divergences et a dessiné des lignes entre tous les points correspondants sans aucun problème. L’outil AGOL, d’un autre côté, a affiché les messages d’erreurs suivants :

AGOL O-D error message table

Messages d’erreur ArcGIS Online pour Origins-Destination

Donc, pour que l’outil AGOL Origin-Destination fonctionne pour nos objectifs, il a fallu effectuer une manipulation importante des données – tout cela est décrit dans la documentation détaillée pour ceux qui sont intéressés.

Cela ne veut pas dire que l’inconscience des écarts de données est toujours une vertu. Le dépannage des problèmes de données pour l’outil AGOL a fourni une bien meilleure compréhension des points de lieux de travail qui se connectaient réellement aux points d’habitation. Au contraire, il s’agit simplement de dire que, comme d’habitude, il faut s’assurer que pour toute tâche analytique, le bon outil pour le travail est identifié et utilisé.

À mon avis, AGOL et Carto offrent tous deux des outils interactifs en ligne qui permettent de cartographier des données. Ils ont du moins été suffisants pour réaliser le scénario que Robert Sweeny avait souhaité pour ses étudiants et d’autres utilisateurs du projet de Montréal, l’avenir du passé. Cependant, la question demeure : est-ce un environnement efficace pour faire ce genre de travail? Les SIG et autres fournisseurs de logiciels mettent de plus en plus de fonctionnalité dans un « logiciel de service » basé sur un navigateur, livré en ligne. Les avantages sont évidents : tout appareil de navigation peut accéder à ces outils SIG, rien ne doit être installé localement, ce qui se traduit par un accès beaucoup plus large pour les utilisateurs. Les inconvénients : limitations dans les outils de traitement, limitation dans la conception de l’interface et des symboles et limitation du nombre de vues autorisées sans payer de frais. La question de savoir ce qui convient le mieux à un groupe d’étudiants ou à d’autres utilisateurs nécessite un équilibre entre ces limitations.

N’hésitez pas à écrire vos commentaires sur ces projets pilotes en utilisant l’espace ci-dessous.

Pour plus d’informations sur le travail effectué sur ces projets pilotes de cartes web, nous avons rendu disponibles nos documents de développement technique via les liens ci-dessous.

LIENS VERS LA DOCUMENTATION

Les marchands de Montréal vers 1880: document de développement avec un logiciel libre (open source)

Les marchands de Montréal vers 1880: document de développement avec ArcGIS Online

Cet article est également disponible en : Anglais